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le Blog'notes de Charlot du 13

 

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Charlot du 13

 

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Il fait signe à des hommes en blanc. Des anges ? Non. En tout cas, pas comme on se les figure, avec des ailes, avec ou sans sexe, et jouant de la lyre à longueur de journée.
Quelles conneries, tous ces clichés ! Moi, je dirais qu'il ressemblent exactement aux infirmiers de l'hôpital que je viens de quitter.

Nous faisons une petite marche dans la plaine. On passe près de petits villages disséminés et, entrés dans l'un d'eux, on me montre une petite maison super sympa. C'est chez moi. Studio tout confort. Quand je dis tout confort, ben, y a pas grand chose. Un grand lit avec un petit bouquet de jasmin sur l'oreiller (tiens, comme en vacances en Tunisie, ils savent que c'est ma fleur préférée ou c'est un hasard ?). Pas de radio, de télé, on doit pas capter sûrement. mais capter quoi, au fait , Radio-Hadès ? TV-Shéol ? Pas de cuisine non plus. Il y a une salle à manger commune, comme au kibboutz ? ou alors, on ne mange plus.

Autour de chaque maison, un petit jardin. Ils sont tous très bien entretenus et fleuris à souhait. "Cultiver son jardin", prémonition de Voltaire ... Chacun vit seul. Il n'y a pas de couple. On me l'avait toujours dit : on se retrouve seul dans la mort.
Et les jours passent... Effectivement, je ne me rappelle pas avoir mangé, ni bu, d'ailleurs, quoi ? il n'y a que des fleurs. On se croirait dans un cimetière si ce n'était si vivant, si gai. Car, on n'est pas si seul, les journées sont faites de rencontres, on passe son temps à parler avec les hommes ou femmes que l'on croise ; on s'invite les uns les autres, on se promène simplement pour le plaisir de faire connaissance, d'échanger. Hommes et femmes mélangés, il n'y a aucune gêne, aucune pudeur mal placée. la parité est parfaite. On échange des paroles, mais aussi des caresses, des regards, des sourires. On est bien ensemble. On s'embrasse facilement. Avec amour.

Mes souvenirs sont flous de ce séjour. Le seul fait marquant, c'est que je n'ai mal nulle part ! Ça ne m'était pas arrivé depuis au moins 10 ans ! Le cousin Gérard avait donc raison : "quand on se réveille après 50 ans sans avoir mal nulle part, c'est qu'on est mort". Mes voisins sont très sympathiques. Nos discussions sont captivantes. Il semblerait que l'on nous ait réunis par affinités. Non par classe d'âge, tous les âges sont représentés, ni bien sûr par classe sociale, ça ne veut rien dire ici. Non. je dirais par affinité de caractères. Ils ont un grand sens de l'écoute, ne se coupent pas la parole, mais bon, je dirais que le niveau intellectuel est très moyen. Je m'y sens à l'aise.

On va souvent visiter d'autres villages. Il nous arrivent d'écouter respectueusement des discussions de villages de savants de tous bords, d'intellectuels. Ce sont de vrais conférences. Il y a aussi des villages fermés. On y voit des gens qui se disputent, se battent, certains sont obsédés par des envies d'expansion sur le jardin de leur voisin. D'autres passent le temps à essayer de se voler mutuellement ou de s'assassiner. La haine ? la jalousie ? mais de quoi ?

En fin de compte, cet Au-delà comporte tous les degrés du paradis à l'enfer. La mort est une auberge espagnole. On y trouve les sentiments qu'on y apporte. Il n'y a pas un enfer et un paradis. Tous les nuances sont disponibles...

Combien de temps j'y suis resté ? impossible de le dire. Les journées paraissent courtes, le temps est agréable. une semaine, 6 mois, 50 ans ? je ne sais pas, l'éternité est courte au début(1)

 

Mais il y a ces cris venus du lointain.

Jamais je n'ai entendu des cris aussi forts, pleins de souffrance ! Sur l'échelle de la douleur de l'hôpital, ils feraient sauter le baromètre ! De temps en temps, les hommes et femmes en blanc courent vers l'endroit d'où ils proviennent. J'essaie quelquefois de les suivre. La curiosité ne m'a pas quitté. Mais ils m'ont font signe de m'éloigner. C'est un endroit réservé sans doute. Un grand pécheur ? En tout cas, un grand malheureux !

Les jours et les nuits passent tranquillement. Mais toujours ces cris horribles !!!

Une nuit, n'y pouvant plus de curiosité, je me glisse dehors. Tout est calme. On n'entend pas les cris. La voie est libre. Je vais dans leur direction habituelle. Après quoi, quelques kilomètres ? quelques années-lumières ? aucune idée, j'aperçois une grande maison dont une fenêtre est éclairée. Je m'approche.

Je vois un homme couché. Il dort. Il a l'air immense 2 mètres, 3 mètres, plus ? Une grande chevelure blanche, une grande barbe blanche. Il est tout habillé de blanc. Ce n'est donc pas le père Noël ! Mais alors ???

J'ai dû faire du bruit. Il se réveille et pousse des cris horribles !!! Les cris que j'entendais du lointain ! Il se lève !

Il porte une camisole de force !!!

Les gens en blanc accourent ! Ils entrent dans la pièce, le bâillonnent. lui font une piqûre. Il se débat. Pas moins de dizaines de personnes pour le maîtriser.

Un infirmier m'aperçoit. Son regard est triste. Il hausse les épaules et me dit "on n'y peut rien !
IL est comme ça depuis qu'il a créé le big bang".

A cet instant, DIEU, car vous aviez compris, n'est-ce pas ? se retourne et me regarde. Ses yeux lancent des éclairs à la fois de haine et de pitié ! On dirait qu'il voudrait mourir. Mais bien sûr, nous, on l'est déjà, et lui, il ne le peut pas... Son regard me transperce. Je comprends les allégories de la bible où l'on dit que le regard de Dieu est insupportable à l'humain.

Je me détourne de ce regard insoutenable et je commence à courir en hurlant :

 

DIEU EST FOU, DIEU EST FOU !

 

Et je me réveille.

Je suis à l'hôpital, entouré de médecins et d'infirmières. J'ai une grande nausée. On me porte un bassin. Et là (excusez le détail sordide) je vomis un litre de bile noire ! Apaisé, je m'endors.

Je passe la journée du samedi agité. Le dimanche matin, à l'heure où les cloches reviennent, on m'enlève la pompe à morphine, on commence à m'enlever quelques tubes. Je sors dans quelques jours. C'est fini.

Voilà. Après les théories religieuses "Dieu vit et est toujours vivant" et celle de Nietzsche "Dieu est mort", voilà maintenant "Dieu est fou"(2).

Et depuis, je me pose une autre question :

Dieu est-il devenu fou après avoir vu le résultat de sa création ?
Ou l'était-il déjà avant ? (3)

 

Étonnant, non ?

 

et même STUPÉFIANT !!!

 

 


(1) Woody Allen : "L'Éternité, c'est long, surtout vers la fin"

(2) Je n'arrive pas à me souvenir si cela, je l'ai lu quelque part. Si vous avez des informations, je vous en prie, dites le moi.

(3) Ce qui repose tout le problème de la responsabilité humaine. Une vraie question de Jansénistes...

Parmi les théories les plus fantaisistes sur le paradis et l'enfer, je ne peux m'empêcher de vous faire partager celle-ci. C'est une copie qui court sur l'Internet. Elle est là ! (merci, tatie Dom)

 

Je sais que je vais me faire des ennemis chez mes amis croyants et surtout dans ma famille. Mais, je n'y peux rien. J'ai un peu agrémenté le récit, mais je l'ai vraiment rêvé,
et en vérité, je vous le dis, j'ai même l'impression de l'avoir vécu !!!