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Charlot du 13

 

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Chapitre d’Isaac

 

Isaac était fatigué. Isaac était vieux. Il entendait sa femme Rébecca murmurer avec son fils Jacob. Qu’est-ce qu’ils étaient encore en train de manigancer, ces deux-là ?

Il était allongé sur son lit. Il ne se sentait plus la force de se lever. Même ses yeux étaient fatigués. Son regard était devenu trouble. Et ses oreilles aussi. Il ne voyait plus. Il entendait mal. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien se dire, Rébecca et Jacob ?

Jacob, c’était son deuxième fils. Il était un peu chétif, Jacob. Il préférait rester sous la tente alors que son frère Esau partait chasser. Ah Esau ! C’était son fils aîné. Aîné et aimé. Qu’est-ce qu’il était beau, Esau ! Qu’est-ce qu’il était fort ! Et tout roux avec ça. Tellement roux, qu’on l’appelait le Rouge, « Edom » !

Ce qu’il était fatigué, Isaac ! Il en avait fait, des choses, dans sa vie ! Mais ça n’avait jamais rigolé. Il ne comprenait pas pourquoi il avait été appelé Isaac ‘Il Rira’. Il n’avait jamais beaucoup rigolé dans sa vie. Il avait fait comme son père. Faire croître les troupeaux, partir quand c’était la sécheresse, ou quand il y avait des méchants qui arrivaient et qui voulaient tout piller et violer les femmes. C’était dur, la vie. C’était pas rigolo. Y avait pas de quoi rigoler.

A la mort de sa mère, Sara, ils l’avaient enterrée, avec son père, à Makhpela. C’était triste. Puis, son père voulut le marier. Abraham chargea un serviteur de ramener une fiancée pour lui, Isaac. Celui-ci vit arriver une fille, Rébecca, la sœur de Laban. Elle était très belle, Rébecca, et ils se marièrent.

A cent soixante quinze ans, Abraham mourut à son tour. Ismaël vint pour l’occasion. Ils l’enterrèrent à Makhpela, près de sa femme, Sara. Son frère, Ismaël, était devenu un grand roi dans son pays. Il avait douze fils, tous chefs de tribus. Il était content pour lui, mais leur relation était toujours tendue. Sans doute, ne se reverraient-ils jamais. Dans le futur, leurs peuples allaient guerroyer entre eux. C’était sûr. Pourtant, leurs pays étaient bien délimités. Isaac avait la pays de Canaan, Ismaël avait le pays de La Mecque.

Il était retourné à Beer Sheva, il avait creusé de nouveaux puits, il avait rouvert les puits de son père que des méchants avaient comblés. Il s’était arrangé pour être en bon terme avec les tribus voisines. Quand Esau eut 40 ans, il le maria à Judith et Basmath. Mais c’étaient des mauvaises belles-filles. Elles firent passer des mauvais moments à Rébecca et lui. Quelles pestes ! C’étaient lui Isaac, et elle Rébecca, qui se les coltinaient toute la journée. Esau était tout le temps à la chasse.

Jacob était parti pour se chercher une femme. Il en avait ramené deux. Rachel et Léa. Il avait fait fortune là-bas. Il avait un grand troupeau. Mais c’était bizarre, son troupeau était tout bigarré.

Non, il n’avait pas rigolé tous les jours. Il ne se rappelait même pas un jour où il avait franchement ri !

Et voilà. Maintenant, il était pratiquement aveugle. Couché toute la journée dans ce grand lit. Quelle tristesse ! Il avait eu ce matin une envie de gibier. Ca faisait longtemps pourtant que l’appétit l’avait quitté. Qui sait ? Peut-être un dernier sursaut de vie, d’envie avant sa mort ? Il avait demandé à son fils chéri, Esau, d’aller chasser et de rapporter du gibier. Il l’attendait. Quand il aurait mangé son plat de viande, il allait bénir Esau, son aîné. Il sentait que c’était le moment. Il n’en avait plus pour très longtemps. Il aimerait être enterré à Makhpela, avec ses parents.

Il entendait Rébecca s’affairer dans sa cuisine. Quant à Jacob, il ne savait pas ce qu’il faisait.

Il attendait Esau.

C’était dur quand même d’être cloué au lit dans ce état.

C’était pas rigolo !