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Récit selon SansNom

 

Au début, SansNom péta.

Non, il soupira. Enfin non, il ne péta ni ne soupira. Il ne pouvait pas. Il n’avait ni bouche, ni cul. Pourtant, c’était comme un vent léger qui le traversait. Sans doute les idées par milliards de milliards qui lui traversaient l’esprit. Car il avait un esprit, SanNom. Il n’était même qu’un esprit. Et dans tout cet esprit, c’est-à-dire dans tout le tout, puisqu’Il était partout, il y avait ces milliards de milliards d’idées qui tourbillonnaient et cela faisait un drôle de méli-mélo. Cela faisait un tohu-bohu. Un grand tohu-bohu, des ténèbres à la surface de l'abîme, et le souffle de SansNom planait sur les faces des eaux.

SansNom se retourna. Enfin, il se retourna sans se retourner. Il ne pouvait pas se retourner, SansNom. Il était partout. Partout et nulle part finalement. Car il n’y avait que du vide. Il se retourna mentalement. Dans le sens qu’il essaya de voir les choses autrement, sous un autre angle. Les choses ? Quelles choses ? Il n’y avait rien à voir. Il n’y avait pas de choses, parce qu’il n’y avait rien d’autre que Lui. Il était partout. Donc il voyait tout et rien à la fois.

Vous ne comprenez pas ? Essayez ! Calez-vous bien dans votre fauteuil.

Imaginez que vous rêvez que vous êtes dans le vide. Hein ? C’est dur à imaginer le vide ? Ben, essayez quand même. Voilà. Le vide. Du rien. Que du rien. A l’infini. Rien du tout. Maintenant imaginez que vous ne regardez pas ce rien de l’extérieur, mais de l’intérieur. C’est dur, hein ? Essayez quand même. Puisque vous imaginez ce rien de l’intérieur, c’est que vous êtes tout. Tout et rien à la fois.

Ca donne le vertige, hein ? Allez boire un verre d’eau et revenez, je continue.

Donc, SansNom, il était tout et rien à la fois. Il était dans le noir. Non, pas dans le noir. Dans le rien. Ca n’avait pas de couleur. Il imaginait bien, ce que ça pouvait être, les couleurs, SansNom, parce que son esprit était tout, donc il pouvait imaginer même ce qui n’existait pas puisqu’il n’existait rien. Il pouvait tout imaginer. Tout. Tout le temps. Le temps ? Ben, ça n’existait pas non plus, le temps. Puisqu’il n’y avait que du vide, il ne se passait rien, et le temps était immobile. Infini. Depuis toujours. Depuis jamais.

Personnellement, quand j’en arrive là, l’eau ne suffit pas. Il me faut un petit whisky. Un Talisker. Bien tassé. Et une cigarette. Je ferme les yeux et je suis dans le rien, mais avec du whisky et une cigarette, ça passe mieux.

SansNom n’avait ni whisky ni cigarette, puisqu’il n’avait rien. Mais il les avait quand même puisqu’il était tout. Bon, je comprends rien moi-même, mais je continue.

Donc, SansNom était partout et il n’y avait que du rien et depuis toujours.

Qu’est-ce que vous feriez, vous, dans ce cas ? Vous pouvez rien faire parce que il n’y a rien autour de vous puisque vous êtes tout ? Vous vous emmerderiez, hein ? Et ben, c’est ça ! SansNom s’emmerdait. SansNom s’emmerdait depuis toujours. Il fallait faire quelque chose.

Mais pour pouvoir créer quelque chose, il fallait qu’il n’y soit pas. Il fallait qu’il maigrisse. Il fallait qu’Il se retire. Il allait se retirer en créant quelque chose qui allait donc grandir, car il allait se retirer tout le temps. Ca ne l’embêtait pas, à SansNom, de se retirer, car il était tout. Donc l’infini moins une coudée, c’était quand même l’infini. L’infini moins un milliard de milliard de milliards de coudées, c’était quand même l’infini. Ca ne le ferait pas rétrécir, à SansNom, de se retirer. L’idée l’amusait. Tsimtsoum, ce mot lui vint à l’esprit.

De toute façon, comme il savait tout, il savait que ça finirait mal. Mais quand même. N’importe quoi, c’est mieux que du rien. Alors SansNom se dit : « j’ai envie de créer une chose à mon image ». Ca lui fit du bien de dire ça, à SansNom. D’abord, il avait dit « JE ». C’était la première fois. Il pouvait maintenant définir un JE face à une autre chose que Lui. Bien sûr, ce n’était pas à une chose à son image physique à quoi Il pensait, puisque Il n’avait pas de corps ni même de physique. Non. Ce qu’Il voulait dire, SansNom, c’est qu’Il voulait en face de Lui un être doué de conscience. Un être avec un esprit. Un être qui penserait. Comme ça, Il pourrait jouer avec lui. Le mettre à l’épreuve, par exemple… Une image d’un roseau Lui vint à l’esprit. Je vais fabriquer un roseau pensant. « Non, pas un roseau. C’est trop rudimentaire. »

« Je vais faire ça par étape. une chose après l’autre. D’abord, je vais créer les couleurs » Il imagina une petite chose, une toute petite chose qui transporterait l’éblouissement. Un photon. Ca ira vite. Très très vite. Six cent millions de coudées à la seconde. Ah ! C’était une bonne vitesse, ça ! Il allait se retirer à cette vitesse. Mais… La coudée ? La seconde ? Voilà qu’il inventait l’espace et le temps, maintenant. Les étapes, ce seront des jours. Les jours ? Beaucoup de secondes. L’éblouissement, ça sera la lumière. Après, Je ferai un ciel. Après, je mettrai de l’eau et de la terre. Après, je ferai pousser des choses sur la terre. Après, je mettrai des choses vivantes dans le ciel et dans l’eau. Après, je mettrai des choses vivantes sur la terre. Après,….

Les idées se bousculaient dans Sa tête, à SansNom. Enfin, Sa tête, c’est une façon de parler. Je devrais dire Sa conscience. Son Etre. Il était content, SansNom. Super content ! Enfin, il allait se passer quelque chose. Enfin, il pourrait Etre. Parce que ça servait à quoi d’Etre si on est Seul ? Il prit conscience qu’on ne pouvait pas Etre dans l’absolu. On était par rapport au reste. On était par rapport à l’autre. Donc, il allait enfin pouvoir Etre et être reconnu par quelqu’un, la chose qu’il ferait à son image. Avec quoi Il allait jouer.

Il était content, SansNom. Il avait passé un bon moment. La lumière, Il allait la créer par une grosse explosion. Un Big Bang !!! Il allait commencer demain.

Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le jour zéro.