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le Blog'notes de Charlot du 13

 

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Le 11 décembre 2046

 

- Fred : Qu’est-ce que tu nous fais de bon, aujourd’hui ?
- Charlot : Oh, j’avais envie de faire des pavés de saumon grillés. Avec des légumes croquants. Et des frites, bien sûr ! Tu aimes, non ? C’est ce que tu as commandé, la première fois qu’on est allés ensemble au restaurant.
- Fred : Bien sûr que j’aime !
- Charlot : Oui… et comme on est le 11 décembre, j’ai voulu marquer le coup.
- Fred : Et oui, trente ans déjà.
- Charlot : Moi, il me semble que c’était hier…
- Fred : Mais tu arriveras à faire une recette si compliquée avec ton déambulateur ? c’était pas plus facile d’aller au restaurant ?
- Charlot : Ben, tu sais, avec ton double dentier, on a plus trop de sous en ce moment. Et puis j’ai eu envie d’essayer. Bon, laisse-moi, là ça va être le moment délicat : faire les légumes croquants, ni crûs, ni trop cuits.
- Fred : …..
- Charlot : Bon. Tu peux sortir de la cuisine s’il te plait ? Deux déambulateurs, ça fait beaucoup.
- …..
- …..
- …..
- …..
- Fred : Et bien, bravo ! C’est vraiment très bon !
- Charlot : Merci, mais les légumes sont ratés. Certains sont trop cuits, d’autres pas assez. Je n’y arriverai jamais.
- Fred : Non, non, c’est vraiment bon.
- Charlot : …..
- Fred : Ca va ?
- Charlot : …..
- Fred : Tu fais une tête bizarre.
- Charlot : …..
- Fred : Qu’est ce qu’il y a ?
- Charlot : …..
- Fred : ?????
- Charlot : Non, je pensais à nous, à ces trente ans...
- Fred : Oh ! reviens à la réalité. on est le 11 décembre 46.
- Charlot : Et oui. Mais je t’ai dit qu’il me semblait ce soir que c’était hier.
- Fred : Oui, on était jeune alors. La soixantaine !
- Charlot : Ben… quatre vingt seize ans maintenant…
- Fred : Parle pour toi ! Moi, j’en ai que quatre vingt onze !
- Charlot : ….
- Fred : ?????
- Charlot : Je crois avoir compris ce qui s’est passé à cette époque.
- Fred : De quoi tu parles ?
- Charlot : De nous, de ces trente ans. Du temps où on était réticents...
- Fred : Ben, tu étais marié…
- Charlot : Et alors ? tu étais déjà sortie avec un homme marié, non ?
- Fred : Justement. J’avais trop souffert. Je ne voulais pas recommencer.
- Charlot : On était quand même dans une impasse. Toi, tu ne voulais pas de relation avec un homme marié. Et moi, je ne pouvais pas tout laisser tomber sans te connaître plus. Et te connaître physiquement aussi. Rappelle-toi que je gardais ma mère à l’époque. C’était compliqué.
- Fred : Oui, on est restés longtemps dans cette situation.
- Charlot : Oui. Et finalement, ce n’était pas désagréable.
- Fred : On était des amis , on se faisait juste des bisous.
- Charlot : Des amis qui flirtaient. C’était comme une sorte de fiançailles. On s’embrassait, on se caressait, mais on couchait pas. Mais bon. Ca pouvait pas durer des années…
- Fred : Qu’est-ce que ça veut dire que tu devais me connaître physiquement ?
- Charlot : Ben, on sait jamais. Des fois, on se plait, mais c’est purement hormonal, ça marche pas.
- Fred : Oui, je sais bien.
- Charlot : Ah oui ! je sais que tu sais bien ! Ma petite croqueuse d’homme !
- Fred : Arrête ! C’est bien fini maintenant !
- Charlot : Et oui, c’est pas avec ton double dentier que tu vas les croquer, les hommes !
- Fred : OK, mais j’ai eu ma part !
- Charlot : C’est à dire ?
- Fred : Ben, compte tes doigts de mains et de pieds, multiplie par dix, et tu seras très loin du compte du nombre d’hommes que j’ai croqués.
- Charlot : Arrête ! tu vas me rendre jaloux !
- Fred : Toi ? Maintenant ?
- Charlot : Oh ! Je l’ai toujours été un peu. Pas de ton passé. Mais j’avais peur que tu me trompes. Tu avais bien trompé ton mari pendant deux ans…
- Fred : …..
- Charlot : Tu m’as trompé ?
- Fred : …..
- Charlot : Ah mais !
- Fred : Oh oh oh ! On arrête. Je ne veux pas gâcher cette soirée.
- Charlot : …..
- Fred : …..
- Charlot : …..
- Fred : Non. Je ne t’ai jamais trompé. Je t’aimais et je t’aime encore.
- Charlot : Oui, Quatre-vingt seize ans et on s’aime encore !
- Fred : Parle pour toi ! Moi, j’en ai que quatre vingt onze !
- Charlot : …..
- Fred : …..
- Charlot : A quoi tu penses ?
- Fred : A ces trente d’amour fou. Et comment on s’est éclatés !
- Charlot : Oui. Dire que j’avais peur qu’on s’entende pas physiquement. Je croyais tout connaître du sexe. Mais avec toi !
- Fred : Oh oui ! Moi aussi. Je n’ai jamais eu autant de désir et de plaisir !
- Charlot : Mais maintenant, c’est fini tout ça.
- Fred : Oui.
- Charlot : Et puis avec ta prothèse du col du fémur, on aurait l’air beau de faire l’amour accrochés à nos deux déambulateurs. Et puis, à quatre vingt seize ans, on a plus la même force, ni les mêmes besoins.
- Fred : Parle pour toi ! Moi, j’en ai que quatre vingt onze !
- Charlot : Regarde-nous maintenant ! On ne fait plus l’amour mais on est encore ensemble et amoureux à quatre vingt seize ans !
- Fred : Parle pour toi ! Moi, j’en ai que quatre vingt onze !