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le Blog'notes de Charlot du 13

 

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Charlot du 13

 

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Une vengeance froide

 

Elle cliqua sur le bouton.

Elle avait mis comme critère d'âge de 60 à 70 ans. Sa tranche d'âge à elle. Elle frapperait au hasard. Comment aurait-elle pu cibler sa vengeance ? "Frappiez-vous votre conjointe ?" "oui/non" : Cela aura été plus simple. Mais bon. Il n'y avait pas. Et puis, qui aurait osé répondre "oui", hein ? personne ne s'en vante, de taper sa femme, et pourtant tellement le font.

Elle avait mis une photo d'avant. D'il y a cinq ans. Cinq ans, seulement ! Cela lui paraissait une vie entière pourtant. Qu'elle était belle sur cette photo. Comme elle avait été belle, avant ! Sans parler de ses vingt ans, non juste il y a cinq ans.

Elle avait été longtemps heureuse. Un beau mariage. De beaux enfants. Antoine. Ca avait été un gentil mari. Antoine. Ils s'étaient vraiment aimés. Et puis, qu'est-ce qu'il lui a pris ? A à peine 50 ans, 53 exactement, il était parti. Cancer généralisé. Métastases partout partout. Dès le diagnostique posé, il n'y avait eu aucun espoir. Et les dernières semaines.. Quelles souffrances... Aussi, quelle idée d'avoir fumé autant, hein ?

Elle était restée dix ans seule avec sa peine. seule avec sa solitude. Et puis, la solitude lui a pesé tout à coup. A 60 ans, elle n'en pouvait plus de sa solitude. Elle s'était inscrite à un site de rencontres. Et elle l'avait rencontré, lui, le Macho, le Salaud ! Son allure méditerranéenne lui avait plu d'emblée. Mon prince persan, elle l'appelait. Au début. quand ils se voyaient sur rendez-vous. Ca avait été une belle période, ça aussi. Courte, mais belle.

Et puis, ils avaient emménagé ensemble. Ou plutôt, il s'était installé chez elle. Et alors, là, ça n'avait pas manqué. Le beau Prince persan ! Tu parles ! Qu'elle avait été bête ! Très vite, les mœurs maghrébines étaient revenues. Maghrébines ! Voilà qu'elle se mettait à parler à la mode de maintenant. Cachant les vérités sous des termes policés. Arabes, oui ! Mœurs arabes et barbares ! Elle n'avait pas le droit de sortir seule, à part pour faire les courses. Ses amis, ses amies, finis ! Elle devait rester à la maison à sa disposition. Merde ! Elle habitait chez elle, pourtant et elle avait perdu sa liberté !

Et tous les soirs, quand il rentrait, la même histoire !" Pouah ! c'est sale, ici !" Elle avait passé la journée à nettoyer. "Qu'est ce que tu as encore fait de dégueulasse à manger ?" Et vlan ! un coup de poing arrivait. La première fois, ça avait été une gifle. Elle ne se rappelait même plus pourquoi. peu importe. Elle aurait dû partir cette première fois. Aller au commissariat et porter plainte. Mais non. Elle s'était dit : c'est rien. Il est énervé. Il a passé une mauvaise journée.

Mais la gifle est vite devenue coups de poings et coups de pieds quand elle tombe. Car elle tombe bien sûr. Il ne mesure pas sa force. Ou plutôt il la mesure à son maximum. Jusqu'au jour où elle est tombée le visage sur le coin du meuble. Ca avait saigné comme vache qui pisse. Elle n'y voyait plus rien. Elle avait le nez cassé au moins en deux endroits. Le nez fracassé devait-on dire par la suite. Et surtout mal à l'œil droit. Le lendemain, elle se réveilla à l'hôpital. Un gros pansement sur l'œil. on lui dit qu'elle avait perdu son œil droit. C'étaient les voisins, alertés par les cris et le bruit qui avaient appelé le SAMU. Le SAMU avait appelé la police, apprit-elle par la suite. et son maghrébin de compagnon, son salaud d'arabe était en prison. Des policiers vinrent la voir à l'hôpital. Ils l'engagèrent à porter plainte. Ce qu'elle fit. Finalement, il en a pris pour 7 ans. Et elle ? Combien de temps allait-elle garder son œil absent ? Combien de temps allait-elle garder ce nez cassé et déformé ? Combien de temps allait-elle garder ce visage cicatrisé et couturé ?

Elle était dégoûtée. Aussi, elle allait se venger. Elle, petite Norvégienne fragile et blonde, elle allait en faire baver aux Maghrébins, aux arabes, à ces foutus princes persans. Elle avait acheté un petit couteau, très fin, très maniable. Elle pouvait le cacher dans son petit sac. Fin, affûté. Elle s'était entraînée à le planter dans des pommes de terre. Elle pensait que la résistance d"une pomme de terre était la même qu'un œil humain. Car elle allait lui enfoncer le couteau dans l'œil, à ce salaud d'arabe.

Tiens, celui-là est né à Alger. Charlie-Chalom, il s'appelle. Ca fait plutôt juif qu'arabe, non ? Petite Nordique, elle ne s'y connaissait pas dans ces ethnies du sud. Bof ! Juif, arabe, c'est pareil ! Tous des machos, ces Méditerranéens ! Celui-là, elle allait se le faire. Œil pour œil, dent pour dent !

Elle posta une photo d'elle d'il y a cinq ans. Bon Dieu, qu'elle avait été belle ! Elle pris comme acrostiche un rappel évident de son message à lui. "petite blonde cherche beau ténébreux". Il allait mordre à l'appât. elle allait se le faire. Elle allait lui crever un œil.

Le Sudiste.

Le Macho.

Le Salaud.