le blog'notes

 

le Blog'notes de Charlot du 13

 

les laskar

 

Charlot du 13

 

L'ouverture de ce blog-notes
Mes aventures avec l'administration
Mes aventures avec la maladie
Pages éparses de ma mémoire
Moi, sexygénaire
Mes amours, mes emmerdes
Atelier d'écriture Nadia
Atelier d'écriture Prose des Vents
La Porte du Confinement
Chouchou, le vieux chêne
Elie, le mendiant de Jérusalem
Le déconfinement à la une
La prude et la pute
Temps calme
Pictos : Les ateliers d'écriture
Objets d'autrefois... mais du futur
Un bar de Ménilmontant - juin 1944
Même espace - Autres temps
Changement de saison
Buffet antillais
L'escalier
Le puits
L'atelier du peintre
Un arbre vint à passer
Les petites chéries
j'ai peur le samedi soir
C'est une soucoupe...
Abdel était berbère
Rolling Stone
Le bol, héros de Rav Ell
Les histoires de Naël
Diverses élucubrations
L'ancien testament
Les Evangiles au XXIème siècle
_
 
Vos commentaires
 
Hommage à Jo-Vy
L'Algérie de Jacky
Au jardin d’essais
 
Hommage au vrai Charlot
 
Mais oui, vous êtes sur un site des
LASKAR & CO
Le puits

 

  • Mais, pépé Shalom, quel rapport entre un puits et toi ?

Les petites chéries étaient agglutinées autour du vieux monsieur.

  • Oh, mes petites chéries, gardez vos distances ! Ne vous collez pas, même si vous gardez vos masques !
  • Mais, pépé Shalom, dis-nous ! dis-nous !
  • Alors, vous savez que j’ai vécu cinq ans dans un kibboutz en Israël…
  • Ah bon ? et alors ?
  • Eh bien, ce kibboutz était situé à la lisière du désert du Néguev.
  • Oui, et alors ?
  • Et ben, la ville de la région s’appelait « Beer-Shev’a ».
  • Et alors ?
  • Beer-Shev’a en hébreu, ça veut dire « les sept puits ». Beer-Shev’a, la ville aux sept puits ! Alors ! Pensez !!!

Les petites chéries adoraient les histoires de pépé Shalom. Elles étaient adorables. Il en avait vu, des petites chéries, dans sa vie ! Cent cinq ans ! Pensez ! il avait cent cinq ans ! Et maintenant, il en était à la quatrième génération de sa famille. C’étaient les enfants des petits-enfants qui s’agglutinaient autour de lui maintenant. Il adorait Rachel et Léa, les filles de Johana. Il adorait Julia, la fille de Damien. Il adorait Sophie et Hélène, les filles de Marine. Il adorait Marie et Claudine, les filles de Fanny. Que des filles ! Une génération de filles ! Il rigolait en lui-même. Il se souvint de ses propres enfants, de ceux de son frère, de ceux de sa sœur. Sept garçons ! Que des garçons. Il y avait eu une génération de garçons. Et maintenant, une génération de filles l’entourait. Sept filles ! Nathalie cria de la cuisine :

  • Laissez pépé Shalom tranquille, les filles ! et allez-vous coucher ! Il se fait tard maintenant !
  • Oh, mamie Nathalie ! Juste une histoire !

Pépé Shalom dit :

  • Laisse, Natha ! Je leur raconte juste une histoire et après, tout le monde va au lit. Moi aussi, je suis fatigué.
  • Oh ! pépé Shalom ! Une histoire de puits s’il te plait !
  • Mais pourquoi de puits ?
  • Mamie Nathalie nous a parlé de puits aujourd’hui.
  • Bon. Dans la bible, il est beaucoup question de puits.
    D’abord, quand Abraham voulut marier son fils Isaac, il demanda à Eliezer, son plus vieux serviteur, de parcourir la campagne afin de trouver une femme pour Isaac. Celui-ci parcourut de longues lieues avec dix chameaux chargés de présents. Il arriva le soir près d’un puits.
  • Ah ! un puits !
  • Chut !
  • Chut !
  • Chut !
  • Il remarqua une magnifique jeune fille, vierge et séduisante. Donne-moi à boire s’il te plait, dit-il. Non seulement, elle lui donna à boire une eau fraiche et limpide mais en plus elle remplit l’abreuvoir pour faire boire les chameaux. « C’est celle-là qu’il faut à Isaac », se dit Eliezer. Elle s’appelait Rebecca. Il alla voir le père. Il arrangea le mariage. Rebecca fut une bonne femme pour Isaac. Elle lui donna deux fils, Esaü et Jacob. Et voilà !
  • Oh ! c’était trop court !
  • Une autre !
  • Oui, pépé Shalom, encore une histoire de puits !
  • Bon. Quand Jacob devint un homme. Il alla se trouver femme également. Il alla lui-même et parcourut des kilomètres avant de trouver un puits. Le soir approchait. Les bergers allaient venir abreuver leurs troupeaux. Le premier troupeau qu’il vit était mené par une bergère. Magnifique ! Splendide ! La plus belle bergère qu’il avait jamais vu ! Il roula la pierre qui bouchait le puits et abreuva le troupeau. La bergère s’appelait Rachel. Elle lui plut tout de suite. Il alla chez elle pour se présenter. Comme il n’avait pas de fortune, il proposa à Laban, le père de Rachel, de travailler pour lui pendant sept ans pour obtenir la main de Rachel. Laban accepta. Jacob travailla sept ans. Et il épousa… Léa, la sœur ainée de Rachel, qui avait, parait-il « l’œil délicat » L’œil délicat ! Elle louchait, oui !
  • Laban expliqua qu’il ne pouvait pas marier la fille cadette avant l’ainée. C’était la loi. Jacob ne connaissait pas cette loi, sans doute inventée pour l’occasion. Il travailla donc sept ans de plus et épousa enfin Rachel.
  • Et oui, en ces temps bénis, les petites chéries, on pouvait avoir plusieurs femmes !
  • Je t’entends !

C’était mémé Nelly qui criait de son fauteuil dans la cuisine.
Cent deux ans. Et encore l’ouïe fine.